Dominicain

Dominicain, nom d’emprunt Frère Noir, membre de l’Ordre des Frères Prêcheurs, aussi appelé Ordre des Prêcheurs (O.P.), un des quatre grands ordres mendiants de l’Église catholique romaine, fondé par saint Dominique en 1215. Ses membres comprennent des frères, des moniales, des sœurs actives et des laïcs dominicains. Dès le début, l’ordre a été une synthèse de la vie contemplative et du ministère actif. Les membres vivent une vie communautaire et un équilibre prudent est maintenu entre des chapitres constitués démocratiquement, ou assemblées législatives, et des supérieurs forts mais élus. Contrairement aux ordres monastiques qui l’ont précédé, l’ordre dominicain n’était pas une collection de maisons autonomes ; c’était une armée de prêtres, organisés en provinces sous l’autorité d’un maître général et prêts à aller partout où l’on avait besoin d’eux. L’individu appartenait à l’ordre, et non à une maison, et pouvait être envoyé n’importe où et à tout moment pour ses affaires ; cette innovation a servi de modèle à de nombreux corps ultérieurs.

Saint Dominique, prêtre du diocèse espagnol d’Osma, accompagna son évêque dans une mission de prédication parmi les hérétiques albigeois du sud de la France, où il fonda en 1206 un couvent à Prouille, en partie pour ses convertis, qui était desservi par une communauté de prédicateurs. C’est de là qu’est née la conception d’un institut de prêcheurs pour convertir les Albigeois, qui a reçu l’approbation provisoire du pape Innocent III en 1215. Dominique donna à ses disciples une règle de vie basée sur celle de saint Augustin et s’installa pour la première fois à Toulouse ; le 22 décembre 1216, le pape Honorius III donna son approbation officielle. La nouveauté de l’institut était la commission de prêcher la doctrine chrétienne, tâche considérée auparavant comme la prérogative et le monopole des évêques et de leurs délégués ; un corollaire était l’obligation d’études théologiques et, dès 1218, Dominique envoya sept de ses disciples à l’université de Paris.

Dans les 40 ans qui suivirent la fondation de l’ordre, les membres talentueux se concentrèrent dans les écoles de Paris, Bologne, Cologne et Oxford ; de nombreux maîtres éminents des universités prirent l’habit dominicain et devinrent à terme régents dans les couvents. À l’origine, ils n’étudiaient que la théologie et n’avaient pas d’opinions philosophiques particulières, mais saint Albert le Grand et son élève saint Thomas d’Aquin les ont amenés à étudier les nouvelles œuvres d’Aristote transmises à l’Europe par les érudits musulmans et à intégrer la philosophie et la théologie. Après une courte opposition initiale, le système de saint Thomas d’Aquin fut adopté comme officiel (1278).

Saint Albertus Magnus
Saint Albertus Magnus

Saint Albertus Magnus, qui travailla à fusionner théologie et aristotélisme et fut probablement le plus grand naturaliste du Moyen Âge.

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Pendant ce temps, les dominicains poursuivent leur vocation à la prédication. Dans le sud de la France, ils se sont élevés contre les Albigeois et, en Espagne et ailleurs, contre les Maures et les Juifs. Ils évangélisèrent les non-chrétiens en Europe du Nord et de l’Est, dans les pays de la Méditerranée orientale et en Inde. Lorsque l’Inquisition fut établie, les Dominicains furent chargés de son exécution. Ils furent parmi les premiers et les plus énergiques missionnaires de « l’expansion de l’Europe » sous les explorateurs espagnols et portugais et plus tard sous les Français. À l’époque moderne, ils ont élargi leur apostolat de prédication pour y inclure le travail dans les domaines de la radio, de la télévision, du cinéma et de la scène.

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L’ordre dominicain a continué à se distinguer par une orthodoxie inébranlable, fondée sur l’enseignement philosophique et théologique de saint Aquin, et s’est fermement opposé à la nouveauté ou à l’accommodation en théologie. En effet, plusieurs de ses membres ont été estimés comme docteurs de l’Église pour l’autorité de leurs écrits doctrinaux, notamment saint Albertus Magnus, saint Thomas d’Aquin et sainte Catherine de Sienne. Les 19e et 20e siècles ont vu un développement considérable des congrégations de sœurs dominicaines engagées dans l’enseignement, les soins infirmiers et une grande variété d’œuvres caritatives. Certaines de ces congrégations, comme les sœurs de Maryknoll, se consacrent au travail dans les missions étrangères.

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