Avertissement : cet article contient des spoilers mineurs pour God of War.
La mythologie nordique prend de plus en plus d’ampleur dans la pop-culture. De nos jours, beaucoup de gens sont familiers avec la version galactique et clinquante de Marvel, avec beaucoup de boutades et l’extraterrestre occasionnel fait de roches. God of War emprunte une voie légèrement différente, en créant un monde éclaboussé de sang, sombrement dysfonctionnel, plus proche des mythes réels que les Norse-freaks comme moi aiment passionnément.
Dans ce nouveau volet de la série, notre anti-héros Kratos, après avoir décimé le panthéon grec, s’est installé dans le royaume du mythe et de la légende nordiques.
Malgré le fait qu’il ait fondé une famille dans le monde de Midgard, Special K n’a apparemment pas passé de temps à se familiariser avec la culture de son nouveau foyer, laissant son fils Atreus expliquer à son père une grande partie du fonctionnement du monde.
Le diable est vraiment dans les détails avec ce jeu. Nous avons tous entendu parler de Thor et de Loki, mais God of War joue avec des domaines beaucoup plus obscurs de la mythologie nordique. Ils prennent beaucoup de licences créatives — et à juste titre, la littérature nordique laisse beaucoup de lacunes à combler — mais néanmoins, cela rassasiera même le plus perspicace des nerds nordiques.
En tant que nordique autoproclamé, j’ai été soufflé par la richesse des détails qui ont enrichi le monde de God of War. Voici quelques éléments que j’ai repérés en jouant.
Draugr
Les draugr sont votre premier ennemi de base dans God of War. Ils ressemblent à des sortes de démons arboricoles, et ils sont très amusants à éclater avec la hache de Kratos, avec de l’ichor orange qui gicle partout dans la boutique.
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Vous vous souvenez peut-être de Draugr dans Skyrim, et sans doute que The Elder Scrolls était plus proche de la réalité. Dans le vieil islandais, draugr se traduit par quelque chose comme un fantôme, mais en réalité ils sont plus comme des zombies. Les draugr étaient des morts-vivants corporels, qui traînaient autour des tumulus ou chevauchaient occasionnellement les toits des maisons. Malgré tout, la version God of War des draugr est tout aussi amusante.
Le conflit Aesir-Vanir
En parcourant Midgard dans la peau de Kratos, vous commencerez à remarquer des références à la guerre Aesir-Vanir. Il s’agit d’une partie centrale de la mythologie nordique, qui est encore entourée de mystère.
Les Aesir sont dirigés par Odin, tandis que les Vanir comprennent notamment la déesse nordique de la beauté et de la fertilité Freyja, et Njord, dieu de la mer. Le conflit est finalement résolu par une sorte d’échange d’otages, les dieux Vanir allant vivre avec les Ases et vice versa.
Mimir
Pilier peu apprécié du mythe nordique, vous aurez repéré Mimir dans les bandes-annonces du jeu. C’est le mec des arbres qui demande à Kratos de lui couper la tête.
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Mimir agit comme un homme-exposition utile, nourrissant Kratos d’informations sur le monde des dieux nordiques. Dans la mythologie aussi, il est une source utile de conseils. Dans les anciens poèmes nordiques, il est mentionné qu’il donne des conseils à Odin. Il possède également un puits magique, dans lequel Odin fait tomber son propre œil.
En outre, la tête de Mimir est vraiment coupée. Pas par Kratos (surprise surprise) mais par les Vanir, la tribu rivale des Ases. Mais Odin ne veut pas perdre un bon conseiller, alors il ramène la tête de Mimir à la vie et le consulte fréquemment sur des sujets importants, par exemple Ragnarok, le Destin des Dieux.
Magie de seiðr
Ceci apparaît assez tôt dans le jeu, avec de multiples ennemis maniant le pouvoir maléfique de seiðr (prononcé say-thur) contre Kratos et son fils. Le seiðr est souvent mentionné dans la littérature nordique et constitue une forme de magie vaguement définie. Dans le jeu, le seiðr est carrément maléfique, étant utilisé par des revenants morts-vivants et des sorciers explosifs.
Dans le mythe, c’est une forme de magie plutôt neutre, bien qu’elle soit fortement genrée. Elle est principalement associée aux femmes pratiquant la magie, par exemple la déesse Freyja présente l’artisanat magique aux Ases. Mais les hommes sont connus pour l’utiliser également ; notamment, Loki et Odin auraient tous deux pratiqué le seiðr alors qu’ils avaient une forme féminine, bien que cela soit considéré comme une source de honte.
Poteaux d’épine
Il ne s’agirait pas d’un jeu God of War sans mécanique de puzzle, mais avec les classiques lames vrombissantes et blocs écrasants, le jeu a travaillé dans un morceau de niche de la culture nordique.
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Les « poteaux de mépris » dans le jeu agissent comme des tourelles qui crachent de la magie empoisonnée, et semblent inspirés du níðstang, un ancien poteau de malédiction scandinave. Il y a des références à ceux-ci dans les sagas, et certaines personnes aujourd’hui érigent encore occasionnellement le níðstang impair.
Brok et Sindri
Encore un mariage du mythe et des mécaniques de jeu, vos améliorations d’armes et d’armures dans le jeu sont effectuées par les frères nains Brok et Sindri.
L’équipe de God of War a donné aux frères une belle dynamique de Odd Couple. Ils sont constamment en compétition dans le jeu, ayant auparavant formé un duo de maîtres forgerons. Tel est le cas dans la mythologie (bien que Sindri soit parfois appelé Eitri).
Dans la mythologie, Loki suscite la compétition entre Brok et Sindri contre un autre ensemble de nains forgerons, les fils d’Ivaldi. En conséquence, les frères forgent de nombreux trésors pour les Ases, dont le puissant marteau de Thor, Mjollnir.
Dans le jeu, les frères se sont séparés, chacun prétendant être l’artisan le plus compétent. Dans le mythe, Sindri est l’artisan le plus habile, demandant à Brok de travailler le soufflet.
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Les frères finissent également par coudre la bouche de Loki une fois leur compétition terminée.
Je n’ose pas mentionner davantage de détails tissés dans la narration comme le jeu, vu que nous sommes déjà en territoire de léger spoiler et que les surprises de God of War rendent vraiment le gameplay d’autant plus excitant.
La partie vraiment amusante de l’histoire de God of War pour les nerds nordiques est le relativisme moral déstabilisant. Aucun côté divin, aucune race ou tribu ne peut prétendre à une autorité morale absolue, et le jeu joue avec nos propres conceptions modernes de la divinité pour nous apporter un jeu qui est beaucoup plus en phase avec les nuances du mythe nordique que la plupart des traitements pop-culturels de la mythologie.
Plus, il y a des charges de violence extrême à une échelle énorme. Que demander de plus à un jeu.
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