Les peptides natriurétiques (PN) sont des hormones peptidiques qui sont synthétisées par le cœur, le cerveau et d’autres organes. La libération de ces peptides par le cœur est stimulée par la distension auriculaire et ventriculaire, ainsi que par des stimuli neurohumoraux, généralement en réponse à une insuffisance cardiaque. Les principales actions physiologiques des peptides natriurétiques consistent à réduire la pression artérielle en diminuant le volume sanguin et la résistance vasculaire systémique.
Le peptide natriurétique auriculaire (PNA) est un peptide de 28 acides aminés qui est synthétisé, stocké et libéré par les myocytes auriculaires en réponse à la distension auriculaire, à la stimulation de l’angiotensine II, à l’endothéline et à la stimulation sympathique (médiée par les bêta-adrénocepteurs). Par conséquent, des taux élevés d’ANP sont observés dans les états hypervolémiques (volume sanguin élevé), comme c’est le cas dans l’insuffisance cardiaque. La PNA est d’abord synthétisée et stockée dans les myocytes cardiaques sous forme de prépro-ANP, qui est ensuite clivée en pro-ANP et enfin en PNA. L’ANP est le peptide biologiquement actif.
Un deuxième peptide natriurétique (peptide natriurétique de type cérébral ; BNP) est un peptide de 32 acides aminés synthétisé en grande partie par les ventricules (ainsi que dans le cerveau où il a été identifié pour la première fois). Le BNP est d’abord synthétisé sous forme de prépro-BNP, qui est ensuite clivé en pro-BNP et enfin en BNP. Comme la PNA, le BNP est libéré par les mêmes mécanismes que ceux qui libèrent la PNA, et il a des actions physiologiques similaires. La protéolyse du pro-BNP (108 acides aminés) produit le BNP (32 acides aminés) et la partie N-terminale du pro-BNP (NT-pro-BNP ; 76 acides aminés). Le BNP et le NT-pro-BNP sont tous deux des marqueurs sensibles et diagnostiques de l’insuffisance cardiaque chez les patients.
L’ANP et le BNP circulants peuvent se lier au récepteur A des peptides natriurétiques (NPR-A) dans divers tissus, notamment au niveau vasculaire et rénal. Le NPR-A est couplé à la guanylyl cyclase (GC) particulaire qui est associée au NPR-A sur la membrane cellulaire. L’activation de la GC entraîne la formation de GMPc à partir du GTP. Le GMPc sert de second messager pour les actions cellulaires des peptides natriurétiques.
L’endopeptidase neutre (NEP ; également appelée néprilysine) est une enzyme circulante qui dégrade les peptides natriurétiques. Par conséquent, l’inhibition de cette enzyme (par ex, par le sacubitril) augmente les niveaux circulants de peptides natriurétiques et potentialise leurs effets.
Effets cardiovasculaires et rénaux
Actions cardiovasculaires et rénales des peptides natriurétiques
- Natriurèse
- Diurèse
- Amélioration du taux de filtration glomérulaire
& fraction de filtration - Inhibition de la libération de rénine
- ↓. angiotensine II circulante
- ↓ aldostérone circulante
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capillaire pulmonaire
Les peptides natriurétiques (PN) sont impliqués dans la régulation à long terme de l’équilibre du sodium et de l’eau.régulation à long terme de l’équilibre du sodium et de l’eau, du volume sanguin et de la pression artérielle. Il existe deux voies principales d’actions des peptides natriurétiques : 1) les effets vasodilatateurs, et 2) les effets rénaux qui entraînent une natriurèse et une diurèse.
Les NP dilatent directement les veines (augmentent la compliance veineuse) et diminuent ainsi la pression veineuse centrale, ce qui réduit le débit cardiaque en diminuant la précharge ventriculaire. Les NP dilatent également les artères, ce qui diminue la résistance vasculaire systémique et la pression artérielle systémique. Les élévations chroniques des PN semblent diminuer la pression artérielle principalement en diminuant la résistance vasculaire systémique. Le mécanisme de vasodilatation systémique implique des élévations de la GMPc du muscle lisse vasculaire médiées par les récepteurs des NP ainsi qu’une atténuation du tonus vasculaire sympathique. Ce dernier mécanisme peut impliquer que les NP agissent sur des sites au sein du système nerveux central ainsi que par l’inhibition de la libération de norépinéphrine par les terminaisons nerveuses sympathiques.
Les NP affectent les reins en augmentant le taux de filtration glomérulaire (GFR) et la fraction de filtration, ce qui produit une natriurèse (augmentation de l’excrétion de sodium) et une diurèse (augmentation de l’excrétion de liquide). Ces effets rénaux des PN sont économes en potassium, contrairement à la plupart des médicaments diurétiques qui sont utilisés pour induire une natriurèse et une diurèse chez les patients.
Une deuxième action rénale des PN est qu’ils diminuent la libération de rénine, diminuant ainsi les niveaux circulants d’angiotensine II et d’aldostérone. Cela entraîne une natriurèse et une diurèse supplémentaires. La diminution de l’angiotensine II contribue également à la vasodilatation systémique et à la diminution de la résistance vasculaire systémique.
Ensemble, ces actions des PN diminuent le volume sanguin, la pression artérielle, la pression veineuse centrale, la pression capillaire pulmonaire et le débit cardiaque. En résumé, les peptides natriurétiques servent de système contre-régulateur pour le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA).
Un BNP humain recombinant, ou nesiritide, est approuvé pour le traitement de l’insuffisance cardiaque congestive aiguë décompensée causée par une dysfonction systolique. Une nouvelle classe de médicaments qui sont des inhibiteurs de l’endopeptidase neutre (NEP ; néprilysine) (par exemple, le sacubitril), lorsqu’ils sont associés à un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine (ARA ; valsartan), se sont révélés sûrs et efficaces dans le traitement de l’insuffisance cardiaque aiguë décompensée. Cette association médicamenteuse bloque à la fois les récepteurs de l’angiotensine (AT1) et la dégradation des PN, ce qui renforce les effets contre-régulateurs du SRAA des PN.
Révisé le 02/07/19