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Depuis des décennies, l’attention chirurgicale pour l’instabilité de la jonction craniovertébrale est centrée sur la stabilisation de l’articulation atlantoaxiale instable. La stabilisation de l’articulation vise l’arthrodèse. Le résultat net est la perte de fonction de l’une des articulations les plus mobiles du corps. Bien que d’autres segments de la colonne cervicale participent ensuite et affectent la fonction perdue, il reste un certain degré de restriction des mouvements. Les tentatives pour restaurer le degré de mouvements du cou sans compromettre la stabilité de l’articulation sont les objectifs futurs du chirurgien qui s’occupe de la jonction craniovertébrale.

Nous rapportons une prothèse « artificielle » de l’articulation atlantoaxiale et proposons le mécanisme de son insertion et de sa fonction. Bien qu’il soit prématuré d’affirmer que l’articulation atlantoaxiale artificielle sera aussi efficace dans sa fonction qu’une articulation artificielle du genou ou de la hanche, le modèle d’articulation proposé peut être un signe avant-coureur d’innovations et de développements ultérieurs pour de meilleures conceptions et de meilleurs matériaux qui peuvent fournir des mouvements plus larges et plus souples pendant une plus longue période de vie. La complexité de la chirurgie, la large gamme de mouvements dans la région et les effets dévastateurs d’éventuelles défaillances font de l’utilisation de l’articulation atlantoaxiale artificielle une option moins attrayante.

Notre conception de l’articulation atlantoaxiale artificielle intègre deux plaques et une construction à rotule, comme le montre le .3]. Chaque plaque possède une douille pour les vis qui la fixent à la facette de l’atlas et à la facette de l’axe. La boule repose sur la cupule, libre de se déplacer circonférentiellement, et limitée seulement par les ligaments.

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(a) Implant pour la facette de l’atlas. Il montre la boule de l’articulation à rotule. Notez les dentelures sur la surface de la facette de l’implant. La projection angulaire présente un trou qui accueillerait la vis qui sera implantée dans la facette de l’atlas. (b) Sous-surface de l’os de l’atlas montrant le positionnement et la stabilisation de l’implant

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(a) Les implants en position. (b) Les implants placés dans un os cadavérique sec

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(a) L’implant de la facette axiale. Sa surface rostrale comporte une douille qui s’alignera avec la boule de l’implant de l’atlas. La surface de la facette a des dentelures pour la stabilisation. L’angle a un trou pour l’insertion de la vis dans la facette axiale. (b) Implant dans la position sur la masse latérale de la vertèbre axis

La prothèse artificielle proposée pour l’articulation atlantoaxiale est plutôt simple et solide dans sa structure et sa conception. Le poids de la tête et l’élasticité inhérente des ligaments maintiennent la boule opposée à la cupule. Pour que la construction soit fonctionnelle, les deux articulations artificielles des deux côtés doivent travailler en harmonie et à l’unisson. Il est également nécessaire que les mouvements soient limités à l’amplitude humaine normale et ne deviennent pas excessifs. Le modèle de rotule représente des articulations à trois degrés de liberté en rotation. Il permet un mouvement axial (torsion) du segment, soit un degré de liberté, et un mouvement sphérique (balancement) qui détermine sa direction, soit deux degrés de liberté. L’articulation à rotule permet une rotation et un mouvement de va-et-vient dans tous les plans.

L’articulation atlantoaxiale présente une gamme de mouvements. Le principal mouvement se produisant au niveau de l’articulation C1-C2 est la rotation dans le plan axial. En moyenne, 23 à 39° de rotation par côté sont autorisés. L’articulation C1-C2, le ligament transverse ipsilatéral, les ligaments alaires contralatéraux et les ligaments capsulaires limitent le degré des mouvements. La rotation axiale au niveau de C1-C2 est associée à une flexion latérale jusqu’à 11° dans la direction opposée. La flexion latérale au niveau de C1-C2 autre que celle associée à la rotation axiale est limitée à 6,8° principalement par les ligaments alaires. La rotation dans le plan sagittal est limitée à 10,1-22,4° par le ligament transverse en flexion, la membrane tectoriale et l’anatomie osseuse de l’articulation C1-C2. Il n’est pas certain que tous les mouvements naturels puissent être reproduits par la prothèse en question. Cependant, une certaine gamme de mouvements est certainement possible. Des tentatives ont déjà été faites pour introduire une articulation atlanto-odontoïde artificielle par voie transorale. La prothèse est positionnée après décompression antérieure de la région. Les auteurs identifient que l’implant aide à restaurer la rotation axiale de C1-2 qui est perdue après les procédures de stabilisation.

Il semble que l’articulation atlantoaxiale artificielle proposée aidera non seulement à faciliter les mouvements complexes qui se produisent au niveau de l’articulation, mais peut également aider à soulager le symptôme de la douleur qui est le résultat de l’arthrite dégénérative impliquant la jonction craniovertébrale. Dans notre étude précédente, nous avons analysé l’occurrence assez fréquente de la dégénérescence au niveau de la jonction craniovertébrale.

Le but de l’introduction d’une articulation atlantoaxiale artificielle est de tenter de conserver les mouvements de l’articulation tout en introduisant un facteur de stabilité. Le problème principal est que la stabilité ne doit pas être compromise alors que les mouvements de l’articulation sont maintenus. Les mouvements doivent être fluides et sans à-coups. La nécessité d’introduire un fluide entre les surfaces articulaires doit être évaluée et déployée. Le matériau utilisé était du titane de qualité médicale. Cependant, un meilleur matériau qui sera supérieur dans ses autres propriétés matérielles, comme des métaux plus souples et des plastiques, est également possible.

La résistance biomécanique de l’articulation artificielle devra être évaluée sur la base d’une étude spécialisée. Malgré notre enthousiasme, nous hésitons encore à utiliser l’implant dans la pratique clinique réelle. D’autres évaluations et essais expérimentaux seront obligatoires avant toute utilisation clinique. Il est également nécessaire d’évaluer l’efficacité et la fonctionnalité à long terme d’une telle articulation artificielle.

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