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Le pré-cum, autrement appelé liquide pré-éjaculatoire, est un liquide clair et collant sécrété par le pénis pendant l’excitation sexuelle. Le pré-cum est différent du sperme, car il est produit par les glandes de Cowper, et si le pré-cum porte rarement des spermatozoïdes, il n’est généralement pas suffisant pour provoquer une grossesse. Le pré-cum est capable de transmettre des infections sexuellement transmissibles (IST) comme le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) d’un individu infecté à son partenaire, il est donc recommandé d’utiliser une forme de protection comme un préservatif masculin ou féminin pendant les rapports sexuels pour éviter tout risque important.

Table des matières

La glande de Cowper

Faisant partie de l’appareil reproducteur masculin, les glandes de Cowper remplissent une fonction petite mais importante. Ces petites glandes sont également connues sous le nom de glandes bulbo-urétrales. Cette paire d’organes est située juste en dessous de la prostate et est parallèle à l’urètre, le principal canal qui transporte l’urine et le sperme à travers le pénis. À peine plus petites qu’un petit pois, les glandes de Cowper fonctionnent principalement en sécrétant un fluide clair et lubrifiant qui est poussé hors de l’extrémité du pénis, souvent sans aucune sensation pour l’individu.

Fonction du pré-cum

Ce processus de sécrétion du fluide pré-éjaculatoire se produit le plus souvent pendant la phase de plateau du cycle de la réponse sexuelle masculine. Ce fluide contribue à la réponse sexuelle globale en neutralisant l’urètre, créant ainsi un environnement au pH équilibré dans lequel les spermatozoïdes peuvent survivre avant l’éjaculation. Après être sorti de l’urètre, le pré-cum continue de faciliter l’excitation sexuelle en lubrifiant la tête du pénis. En outre, le liquide pré-éjaculatoire est présent dans le sperme pendant l’éjaculation afin de protéger les spermatozoïdes et de leur permettre de se déplacer plus facilement.1 Le pré-cum a tendance à être un sujet sensible car on a longtemps cru qu’il transportait les spermatozoïdes ; cependant, les recherches sur cette question ont donné des résultats mitigés. Ici, à SexInfo, nous recommandons la plupart du temps de pécher par excès de prudence et d’utiliser un préservatif ou une autre forme de contraceptif afin d’éviter la grossesse et les IST qui pourraient résulter du pré-cum.

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Pré-cum et sperme : Des recherches discordantes

Les recherches menées dans le monde entier sont contradictoires. Certaines études suggèrent qu’il n’y a pas de sperme dans le pré-cum, contrairement à d’autres recherches qui ont affirmé le contraire. Une étude de 2003 n’a trouvé aucun sperme présent dans les échantillons de liquide pré-éjaculatoire de 12 hommes différents. Bien que ces résultats soient significatifs, ils ne confirment pas nécessairement l’absence totale de spermatozoïdes dans le pré-éjaculat, notamment en raison de la petite taille de l’échantillon de l’étude. Il convient également de noter que, dans l’étude mentionnée précédemment, les échantillons ont été laissés à sécher avant d’être analysés au microscope et que, même si cela n’élimine pas la présence de spermatozoïdes, cela ne reflète pas la manière dont on perçoit le préécoulement ou la manière dont il peut entraîner une grossesse pendant un rapport sexuel2. Ces résultats pourraient suggérer aux individus qu’il est impossible de tomber enceinte à partir du pré-cum, mais ce n’est pas vrai à chaque fois qu’une personne a des rapports sexuels.

D’autre part, le livre révolutionnaire de Masters et Johnson, The Human Sexual Response, affirmait initialement qu’il y avait « un grand nombre de spermatozoïdes actifs dans la sécrétion pré-éjaculatoire ».3 Cela a servi de base pour mettre en garde les individus contre l’utilisation de préservatifs et pour s’abstenir d’utiliser la méthode « pull-out » comme forme primaire de contraception. La poursuite des recherches suggère que les spermatozoïdes ne sont pas aussi abondants dans le pré-éjaculat que Masters et Johnson l’ont d’abord laissé entendre ; cependant, lorsque des spermatozoïdes sont présents, ils sont souvent suffisants pour provoquer une grossesse. Une autre étude, menée plus récemment en 2016, a trouvé des spermatozoïdes dans le liquide pré-éjaculatoire de sept hommes sur un total de 42 participants. Bien que ce nombre ne constitue pas une majorité, les spermatozoïdes étaient tout de même activement mobiles et pouvaient donc mener à une grossesse.3 Une autre étude menée en 2011 aux États-Unis a révélé que 11 des 27 participants avaient des spermatozoïdes dans leur pré-cum et que dans 10 de ces échantillons, les spermatozoïdes étaient mobiles. Cette étude est particulièrement remarquable car les chercheurs ont pris le soin d’observer les échantillons au microscope dans les deux minutes suivant l’écoulement du liquide pré-éjaculatoire par les sujets. Cette étape est cruciale, car elle garantit la viabilité du pré-cum en tant que méthode permettant de provoquer une grossesse, comme cela pourrait être le cas lors des rapports sexuels.4 Dans l’ensemble, les recherches sont mitigées. Dans quelques cas, le liquide pré-éjaculatoire ne contient aucun spermatozoïde, tandis que dans d’autres cas, un petit groupe d’hommes ont des spermatozoïdes dans leur pré-cum. Ces résultats suggèrent que le pré-éjaculat varie chaque fois qu’un mâle le sécrète, ainsi que sur une base individuelle. En raison de cette variabilité, on ne peut pas garantir que le pré-éjaculat ne contient pas de spermatozoïdes dans un cas donné et, en tant que tel, il faut toujours utiliser une méthode de contrôle des naissances comme le préservatif pour éviter la possibilité d’une grossesse.

Le pré-éjaculat et les IST

Le préservatif ne doit pas seulement être utilisé pour éviter une grossesse via le pré-éjaculat, mais il doit aussi être porté comme moyen d’éviter la transmission des IST via le liquide pré-éjaculatoire. Des recherches menées juste après l’épidémie de SIDA ont montré que le liquide pré-éjaculatoire était un moyen viable de transmission du VIH et d’autres infections.5 Cette information rend encore plus important le fait de se faire tester régulièrement pour les IST, surtout si l’on a récemment eu des rapports sexuels non protégés. Se faire dépister et porter un préservatif prévient efficacement la possibilité de transmettre sans le savoir une IST à son partenaire via le liquide pré-éjaculatoire.

Qu’est-ce qu’une quantité normale ?

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En général, les hommes varient dans la quantité de pré-éjaculat qu’ils produisent. La plupart des individus ne produisent que quelques gouttes alors que d’autres produisent plus de 5 mL. La quantité de liquide produite varie d’une personne à l’autre et il est donc impossible de dire qu’une quantité spécifique est « normale ». Cependant, il est possible qu’une personne produise ce qu’elle considère comme une quantité beaucoup trop importante de pré-éjaculat lorsqu’elle est excitée. Des preuves anecdotiques suggèrent que pour certains hommes, il s’agit d’un problème extrêmement embarrassant et pénible. Il s’agit d’un problème courant et facilement traitable. Si tel est le cas, nous vous recommandons d’en discuter avec un professionnel de la santé. Un médecin pourrait prescrire une série d’inhibiteurs de la 5-α-réductase pour traiter ce problème.6 Dans tous les cas, le pré-cum est une partie naturelle du cycle de réponse sexuelle, des quantités variables sont très normales et il ne faut pas le confondre avec l’éjaculation précoce.

Marques finales

Il existe de nombreuses idées fausses sur le liquide pré-éjaculatoire. Depuis des décennies, les défenseurs de la santé sexuelle encouragent l’utilisation du préservatif pour prévenir la transmission des IST et la grossesse par le pré-cum. Cependant, il n’est pas toujours vrai que le pré-cum contient des spermatozoïdes. Malgré cela, il est impossible de savoir (sans une recherche approfondie) dans chaque cas d’excitation sexuelle s’il y a suffisamment de spermatozoïdes pour provoquer une grossesse, et le préservatif reste donc une nécessité. Chez SexInfo, nous pensons que la prudence est de mise lorsqu’il s’agit de santé sexuelle et de grossesse. Nous espérons que cet article vous a aidé à comprendre les faits concernant le pré-cum afin que vous puissiez mieux gérer vos expériences sexuelles à l’avenir. Si vous avez d’autres questions sur le pré-cum, le sexe, la santé ou les relations, n’hésitez pas à nous contacter en utilisant notre fonctionnalité Ask the Sexperts.

  1. Chughtai, B., Sawas, A., O’Malley, R., Naik, R., ALI Khan, S., & Pentyala, S. (2005). Une glande négligée : Une revue de la glande de Cowper. International Journal of Andrology, 28 (2), 74-77.
  2. Zukerman, Z., Weiss, D., & Orvieto, B. (2003). Short Communication : Does Preejaculatory Penile Secretion Originating from Cowper’s Gland Contain Sperm ? Journal of Assisted Reproduction and Genetics, 20(4), 157-159.
  3. Kovavisarach, E., Lorthanawanich, S., & Muangsamran, P. (2016, février). Présence de spermatozoïdes dans le liquide pré-éjaculatoire d’hommes sains.
  4. Killick, S., Leary, C., Trussell, J., & Guthrie, K. (2011). Contenu en spermatozoïdes du liquide pré-éjaculatoire. Fertilité humaine.
  5. Ilaria, Jacobs, Polsky, Koll, Baron, Maclow, Schlegel. (1992). Détection des séquences d’ADN du VIH-1 dans le liquide pré-éjaculatoire. The Lancet.
  6. Chudnovsky, A. et Niederberger, C. S. (2007), Copious Pre-Ejaculation : Small Glands-Major Headaches. Journal of Andrology, 28 : 374-375.

Dernière mise à jour : 08 février 2018.

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