Systèmes pluralistes et majoritaires

Représentation proportionnelle de liste de parti

La différence fondamentale entre la formule du vote unique transférable et les systèmes de liste – qui prédominent dans les élections en Europe occidentale et en Amérique latine – est que, dans ces derniers, les électeurs choisissent généralement parmi les listes de candidats compilées par les partis plutôt que parmi les candidats individuels. Bien que les électeurs puissent avoir un choix limité parmi les candidats individuels, les calculs électoraux sont effectués sur la base de l’affiliation au parti, et les sièges sont attribués sur la base des totaux des partis plutôt que des candidats. Les sièges qu’un parti remporte sont attribués à ses candidats dans l’ordre où ils figurent sur la liste du parti. Plusieurs types de formules électorales sont utilisés, mais il en existe deux principaux : la formule du plus grand nombre de voix et celle du plus grand reste.

Dans la formule du plus grand nombre de voix, les sièges disponibles sont attribués un par un au parti ayant le plus grand nombre moyen de voix, déterminé en divisant le nombre de voix obtenues par le parti par le nombre de sièges qui lui ont été attribués, plus un certain nombre entier, selon la méthode utilisée. Chaque fois qu’un parti remporte un siège, le diviseur de ce parti augmente du même nombre entier, ce qui réduit donc ses chances de remporter le siège suivant. Quelle que soit la méthode utilisée, le premier siège est attribué au parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix en valeur absolue, puisque, aucun siège n’ayant été attribué, la moyenne des voix, déterminée par la formule, sera la plus élevée pour ce parti. Dans la méthode d’Hondt, du nom de son inventeur belge, Victor d’Hondt, la moyenne est déterminée en divisant le nombre de voix par le nombre de sièges plus un. Ainsi, après l’attribution du premier siège, le nombre de voix obtenues par ce parti est divisé par deux (égal au diviseur initial plus un), de même pour le parti qui obtient le deuxième siège, et ainsi de suite. Selon la méthode dite de Sainte-Laguë, développée par le Français André Sainte-Laguë, seuls les nombres impairs sont utilisés. Après qu’un parti a remporté son premier siège, son total de voix est divisé par trois ; après qu’il a remporté les sièges suivants, le diviseur est augmenté de deux. La formule d’Hondt est utilisée en Autriche, en Belgique, en Finlande et aux Pays-Bas, et la méthode de Sainte-Laguë est utilisée au Danemark, en Norvège et en Suède.

La formule d’Hondt a une légère tendance à sur-récompenser les grands partis et à réduire la capacité des petits partis à obtenir une représentation législative. En revanche, la méthode de Sainte-Laguë réduit la récompense des grands partis, et elle a généralement profité aux partis de taille moyenne au détriment des grands et des petits partis. Des propositions ont été faites pour diviser les listes par des fractions (par exemple, 1,4, 2,5, etc.) plutôt que par des nombres entiers afin de fournir le résultat le plus proportionnel possible.

La méthode du plus grand reste établit d’abord un quota nécessaire pour qu’un parti reçoive une représentation. Les formules varient, mais il s’agit généralement d’une variante de la division du vote total dans la circonscription par le nombre de sièges. Le total des votes populaires remportés par chaque parti est divisé par le quota, et un siège est attribué autant de fois que le total du parti contient le quota complet. Si tous les sièges sont attribués de cette manière, l’élection est terminée. Cependant, un tel résultat est peu probable. Les sièges qui ne sont pas remportés par des quotas complets sont ensuite attribués aux partis ayant le plus grand nombre de voix restantes après que le quota ait été soustrait du total des voix de chaque parti pour chaque siège qui lui a été attribué. Les sièges sont distribués séquentiellement aux partis ayant le plus grand reste jusqu’à ce que tous les sièges attribués de la circonscription aient été attribués.

Les petits partis s’en sortent généralement mieux avec la formule du plus grand reste qu’avec la formule de la plus grande moyenne. La formule du plus grand reste est utilisée en Israël et au Luxembourg et pour certains sièges du Folketing danois. Avant 1994, l’Italie utilisait une variante spéciale de la formule du plus grand reste, appelée formule Imperiali, selon laquelle le quota électoral était établi en divisant le total des votes populaires par le nombre de sièges plus deux. Cette modification a augmenté la représentation législative des petits partis mais a conduit à une plus grande distorsion de l’idéal proportionnel.

La proportionnalité des résultats peut également être diluée par l’imposition d’un seuil électoral qui exige qu’un parti politique dépasse un certain pourcentage minimum de voix pour recevoir une représentation. Conçus pour limiter le succès politique des petits partis extrémistes, ces seuils peuvent constituer des obstacles importants à la représentation. Le seuil varie selon les pays, ayant été fixé à 4 % en Suède, à 5 % en Allemagne et à 10 % en Turquie.

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