Peuples autochtones au Guatemala
Le Guatemala abrite 24 groupes ethniques. Bien que le gouvernement du Guatemala ait adopté la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, les peuples autochtones du pays continuent de faire face à un certain nombre de défis, notamment en termes de participation politique, de santé, d’emploi, de revenus, de logement et d’éducation.
Peuples autochtones au Guatemala
On estime que le Guatemala compte 6 millions d’habitants autochtones. Le recensement officiel de 2002 estime que 45% de la population est indigène, mais des rapports alternatifs indiquent un chiffre plus proche de 60%.
Les principaux groupes ethniques sont les Achi’, les Akateco, les Awakateco, les Chalchiteco, les Ch’orti’, les Chuj, les Itza’, les Ixil, les Jacalteco, les Kaqchikel, les K’iche’, les Mam, les Mopan, les Poqomam, les Poqomchi’, les Q’anjob’al, les Q’eqchi’, les Sakapulteco, les Sipakapense, les Tektiteko, les Tz’utujil, les Uspanteko, les Xinka et les Garífuna.
Le pays ne dispose toujours pas d’une base statistique différenciée sur les peuples autochtones, notamment sur les femmes autochtones, mais il est bien connu qu’il existe des disparités entre la population autochtone et la population non autochtone en matière d’emploi, de revenus, de santé et d’éducation.
Les statistiques démontrent clairement la persistance du racisme et de la discrimination à l’égard des peuples autochtones. Bien qu’ils représentent plus de la moitié de la population et participent activement à l’économie du pays, leur participation politique n’est pas reflétée de manière équitable.
Principaux défis pour les peuples autochtones du Guatemala
L’une des principales luttes pour les peuples autochtones du Guatemala concerne la participation politique. Le système électoral est défini par l’exclusion des peuples autochtones, et ils participent principalement en tant qu’électeurs, plutôt qu’en tant que candidats ayant de véritables possibilités d’être élus.
En ce qui concerne la santé, l’emploi, le revenu, le logement et l’éducation, il existe une grande disparité entre les peuples autochtones et le reste de la population. Les données officielles indiquent que l’extrême pauvreté touche 21,8% de la population autochtone, contre 7,4% pour la population non autochtone. Malgré l’ampleur du problème, l’État n’a pas développé de stratégies spécifiques pour changer cet état de fait.
Un autre défi pour les peuples autochtones du Guatemala est lié à l’absence d’une loi sur l’eau. L’utilisation, la gestion et la conservation de l’eau ne sont pas officiellement réglementées, et plusieurs entreprises privées en profitent en ne payant pas leur consommation d’eau, ni en contribuant à sa conservation, et sans assumer aucune responsabilité pour la pollution causée par les rejets de déchets. La majorité des zones de recharge des nappes phréatiques sont situées dans des territoires indigènes, et les peuples indigènes concernés ne reçoivent aucun soutien de l’État ou des utilisateurs d’eau pour protéger les aquifères. Plusieurs communautés ont exigé que l’État entame un large débat pour rédiger une loi sur l’eau, mais elles n’ont pas encore été satisfaites.
Après avoir protégé provisoirement les communautés du peuple Q’eqchi en s’opposant à la construction de deux projets hydroélectriques financés par la communauté internationale sur leur territoire, la Cour constitutionnelle a finalement rendu un arrêt définitif qui approuve la poursuite des projets et oblige le gouvernement à formuler et à approuver un règlement pour normaliser la tenue des consultations communautaires. Les organisations autochtones et sociales ont exprimé leur opposition. Ce jugement viole les droits des peuples autochtones, la Convention 169 de l’OIT et les lois du pays lui-même, car les consultations communautaires ne nécessitent aucune réglementation et doivent être menées selon les mécanismes des peuples autochtones.
Progrès potentiels pour les peuples autochtones du Guatemala
En 2016, 34 ans après avoir commis les crimes, un groupe d’officiers de l’armée a été condamné à 120 et 240 ans de prison pour avoir violé15 femmes mayas Q’eqchi et les avoir contraintes à l’esclavage sexuel. Cette affaire constitue un précédent dans le monde entier puisque c’est la première fois qu’un crime d’abus sexuel commis pendant un conflit armé est jugé dans le pays même où il a été commis. Cependant, d’autres cas de crimes commis par l’armée contre la population autochtone pendant le conflit armé interne restent impunis.